Ecclesiastes 9

Et ces richesses-là périssent par quelque fâcheux accident, de sorte qu’on aura engendré un enfant, et il n’aura rien entre ses mains. 1Et comme il est sorti nu du ventre de sa mère, il s’en retournera nu, s’en allant comme il est venu, et il n’emportera rien de son travail auquel il a employé ses mains. 2Et c’est aussi un mal fâcheux, que comme il est venu, il s’en va de même ; et quel avantage a-t-il d’avoir travaillé après du vent ? 3Il mange aussi tous les jours de sa vie en ténèbres, et se chagrine beaucoup, et son mal va jusqu’à la fureur. 4Voilà donc ce que j’ai vu, que c’est une chose bonne et agréable à l’homme, de manger et de boire, et de jouir du bien de tout son travail qu’il aura fait sous le soleil, durant les jours de sa vie, lesquels Dieu lui a donnés ; car c’est là sa portion. 5Aussi ce que Dieu donne de richesses et de biens à un homme, quel qu’il soit, et dont il le fait maître, pour en manger, et pour en prendre sa part, et pour se réjouir de son travail, c’est là un don de Dieu. 6Car il ne se souviendra pas beaucoup des jours de sa vie, parce que Dieu lui répond par la joie de son cœur. 7

Les richesses sont périssables, et l’homme lui-même passe avec toute sa gloire.

8Il y a un mal que j’ai vu sous le soleil, et qui est fréquent parmi les hommes. 9C’est qu’il y a tel homme à qui Dieu donne des richesses, des biens, et des honneurs, en sorte qu’il ne manque rien à son âme de tout ce qu’il saurait souhaiter ; mais Dieu ne l’en fait pas le maître pour en manger, et un étranger le mangera ; cela est une vanité, et un mal fâcheux. 10Quand un homme en aurait engendré cent, et qu’il aurait vécu plusieurs années, en sorte que les jours de ses années se soient fort multipliés, cependant si son âme ne s’est point rassasiée de bien, et même s’il n’a point eu de sépulture, je dis qu’un avorton vaut mieux que lui. 11Car il sera venu en vain, et s’en sera allé dans les ténèbres, et son nom aura été couvert de ténèbres. 12Même en ce qu’il n’aura point vu le soleil, ni rien connu, il aura eu plus de repos que cet homme-là. 13Et s’il vivait deux fois mille ans, et qu’il ne jouit d’aucun bien, tous ne vont-ils pas en un même lieu ? 14Tout le travail de l’homme est pour sa bouche, et cependant son désir n’est jamais assouvi. 15Car qu’est-ce que le sage a plus que le fou ? ou quel avantage a l’affligé qui sait marcher devant les vivants ? 16Mieux vaut ce qu’on voit de ses yeux, que si l’âme fait de grandes recherches ; cela aussi est une vanité, et un rongement d’esprit. 17Le nom de ce qui a été, a déjà été nommé ; et savait-on ce que devait être l’homme, et qu’il ne pourrait plaider avec celui qui est plus fort que lui. 18Quand on a beaucoup, on n’en a que plus de vanité ; et quel avantage en a l’homme ?
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